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mardi 5 janvier 2016 à 14h00 •

 

Intervenant(e) : Louis COZAN, écrivain, ancien gardien de phare, auteur d’ Un feu sur la mer

Au cours de sa conférence, Louis Cozan nous a interprété une chanson qu’il a composée en hommage à Jean Donnart, dernier gardien du phare de la Vieille.

Il a bien voulu nous en communiquer les paroles : cliquez ici

Présentation de la conférence, par Louis Cozan :
Il s’agira plus d’un témoignage que d’une véritable conférence. Une causerie durant laquelle je partagerai mes souvenirs de vie et de travail dans les tours isolées, ces phares plantés comme des pieux dans les vagues d’Iroise, sujets prisés des photographes de mer, leurs silhouettes à peine esquissées dans les brumes du matin ou illuminées comme des images pieuses sous les ciels de traîne. Ces phares de Bretagne, autant ancrés dans notre présent que dans notre mémoire, sont les témoins debout d’une belle et grande page de l’histoire maritime de notre pays.
J’ai veillé durant quinze ans leurs lumières, au service des marins du monde sans distinction de pavillon et c’est cette lumière que je veux partager avec le public. J’évoquerai les jours et les nuits qui filaient lentement, en un rythme immuable et quasi monacal, notre vie rigoureusement organisée dans un espace-temps où l’on se sentait protégé de tout.
Je parlerai du mauvais temps, lorsque la mer devenait méconnaissable et que l’éblouissement généré par la beauté de la nature ne parvenait plus à compenser les bouffées de terreur déclenchées par les vagues se levant à nos fenêtres. Les chocs dans la tour, les hurlements du vent et le fracas de la tempête qui mettaient à mal notre confiance en la solidité du bâtiment. L’air saturé de senteurs d’abysse, lorsque nous passions en apnée. Et ce sentiment d’intense solitude qui nous ramenait à notre état primitif, lorsque l’esprit ne fonctionne plus et que ne subsiste que l’instinct, ce même instinct qui raidissait les corps de nos voisins les congres, arc-boutés à des riens dans leurs trous de roches.
Je parlerai d’un métier maritime, un métier disparu, pour attirer aussi l’attention sur le devenir de ces châteaux de tempête, désormais abandonnés en haute mer.

 

Quelques ouvrages en rapport avec la conférence :
Le roman des phares. Textes présentés par Dominique Le Brun. Ed. Omnibus,
contenant :
Armen, de JP Abraham,
Le phare des Sanguinaires, d’Alphonse Daudet,
Un feu s’allume sur la mer de Henri Queffelec,
Le Gardien du feu d’Anatole Le Braz,
La tour d’amour de Rachilde,
Le phare du bout du monde de Jules Verne,
Feux de mer de Louis Le Cunff,
Les Phares, gardiens des côtes de France de Vincent Guigueno, Éditions Découverte Gallimard
Un feu sur la mer, Louis Cozan, éditions Les Oiseaux de Papier