mardi 12 septembre 2023

à 14 h au Family

Intervenant : Fabrice BENSIMON, enseignant-chercheur en histoire britannique (Sorbonne Université)

conférence OUVERTE A TOUS en partenariat avec le service Patrimoine de la Ville de Landerneau

Avertissement

Les comptes rendus que nous vous présentons sont tirés des notes que nous prenons à titre tout à fait personnel pendant les conférences. Elles retracent l’exposé du conférencier, en étant quelquefois augmentées d’éléments de documentation trouvés sur Internet. Elles visent à vous remettre en mémoire les conférences, sans prétendre à une exactitude parfaite.

———————————————————————————-

Pour lire le compte rendu, cliquer ici:

  • Lors de la création de la Société linière du Finistère (SLF), en 1845, ses dirigeants eurent immédiatement recours à de la main-d’œuvre écossaise. Si le Finistère était une région de lin de longue date, les machines et les techniques utilisées dans cette fabrique moderne étaient essentiellement importées de Grande-Bretagne et d’Irlande. Le Finistère ne disposant pas d’une main-d’œuvre à même de faire fonctionner ces nouvelles machines, les dirigeants de la SLF firent venir de la main-d’œuvre écossaise et irlandaise, essentiellement depuis Dundee. Cette ville était au milieu du XIXe siècle un centre très dynamique pour la fabrication du lin et du jute. Au moins 400 travailleurs et travailleuses sont ainsi venues à Landerneau dans les années 1840 et 1850. Les hommes étaient principalement des mécaniciens et des peigneurs de lin, et les femmes surtout des fileuses. Certains ne sont restés que quelques mois, d’autres plusieurs années, d’autres encore y sont restés jusqu’à la fin de leurs jours. Ils et elles se sont intégrés, se sont parfois mariés à Landerneau, et ont entretenu des pratiques culturelles et politiques marquées tant par leurs origines que par les usages locaux. En 1848, alors que plusieurs émeutes visaient les étrangers ailleurs en France, les Écossais de Landerneau et de Pencran n’ont pas été ciblés.

    A travers des sources variées, exhumées dans les deux pays, cette conférence tentera de retracer l’histoire de cette migration méconnue.

     

    Fabrice BENSIMON
    Professeur d’histoire de la Grande-Bretagne
    Membre du Centre d’Histoire du XIXe siècle (Paris 1 Panthéon Sorbonne – Sorbonne Université)

    THEMES DE RECHERCHE
    Grande-Bretagne et Irlande : histoire politique et sociale (XIXe siècle). Histoire ouvrière.
    Circulations, transferts et migrations France-Grande-Bretagne (XIXe siècle).

    OUVRAGES
    – Fabrice Bensimon, Les Britanniques face à la révolution française de 1848, Paris, L’Harmattan,
    2000, 452 p.
    – Sylvie Aprile et Fabrice Bensimon (dir.), La France et l’Angleterre au XIXe siècle : échanges,
    représentations, comparaisons, Paris, Editions Créaphis, 2006, 580 p.
    – Stéphane Lebecq (dir.), Fabrice Bensimon, Frédérique Lachaud et François-Joseph Ruggiu, Histoire
    des îles Britanniques, Paris, Presses universitaires de France, 2007, 908 p. (2e
    éd. 2013, 952 p.)
    – Fabrice Bensimon et Armelle Enders (dir.), Le Siècle britannique. Variations sur une suprématie
    globale au XIXe siècle, Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2012, 372 p.
    – Fabrice Bensimon, L’Empire britannique, collection « Que sais-je ? », Paris, Presses universitaires
    de France, 2013, 128 p.
    – Fabrice Bensimon et Laurent Colantonio, La Grande Famine en Irlande, Paris, Presses
    universitaires de France, collection « CNED », 2014, 208 p.
    – Fabrice Bensimon et Ségolène Le Men (dir.), Quand les arts traversent la Manche. Echanges et
    transferts franco-britanniques au XIXe siècle, Paris, Honoré Champion, 2016, 300 p.
    – Fabrice Bensimon (éd.), Les Sentiers de l’ouvrier. Le Paris des artisans britanniques
    (autobiographies, 1815-1850). Textes de John Colin, Charles Manby Smith et William Duthie,
    traduits de l’anglais par Sabine Reungoat. Paris, Éditions de la Sorbonne, 2017, 138 p.